Voilà un sujet qui me touche particulièrement et dans lequel j'ai une certaine expérience. Pas seulement grâce à mon vécu, mais aussi grâce à celui de mon entourage. En effet, vu mon médiocre état de santé, il m'arrive de participer au sein de séjour en clinique à des séances anti-tabac de groupe, genre fumeurs anonymes (sauf que nous nous connaissons tous).

J'ai donc entendu un peu tout et n'importe quoi...
En ce qui me concerne je fumais... depuis toujours. j'ai commencé avec la cigarette que papa me soufflait aimablement à la figure dans mon petit berceau, puis par lui allumer sa clope, pour finir par en fumer la moitié avant de la lui passer. A 16 ans je fumais ma première clope de la journée avant le petit déjeuner, à 18 je me tapais deux paquets par jour.
Vers 27 ans mon pneumologue m'a dit "maintenant on arrête!". Il me prend manu militari un rendez vous chez un tabacologue de sa connaissance. Etant en milieu hospitalier j'ai commencé par deux séances par semaines, puis une, puis moins...
La technique utilisée fut le patch + les gommes. 2 patchs de 21 + 1 de 14 au départ. Là, en général on me dit "c'est beaucoup trop", la grande majorité des médecins ne vous donneront pas plus d'un patch de dose maximum, d'où l'importance de voir un tabacologue en milieu hospitalier et de faire la démarche (et la dépense) de se faire suivre. Et bien non, un patch de 21 n'est que l'équivalent d'un paquet de cigarette, et sans le "shoot" qu'offre une cigarette. C'est en résumé moins efficace pour combler votre dépendance à la nicotine qu'une gitane maïs. Et n'ayant pas de problème cardiaque ça ne m'a posé aucun problème. Je me gavais en prime de gommes, à en avoir la nausée perpétuellement, si bien que dès le départ j'ai réduit à 4/5 cigarettes par jour pendant 2-3 jours. Il m'était pratiquement impossible de finir mes clopes tant j'étais écœuré par ces gommes mâchées en permanence.
Mais arrêter d'un coup sec reste la meilleure solution, car continuer de fumer sa clope après le café ne fait que prolonger la torture...
Chronologiquement, les deux premiers jours furent aisées. Presque aucun manque à constater. Mais ensuite quelle horreur! J'ai passé deux à trois semaines à être obsédé par la cigarette, à sentir le manque physiquement: un mélange de frustration, de stress et de colère difficilement contrôlable. On m'a alors conseillé d'autre solution dont des "anti-stress" en plus de mon traitement, ou le Champix qui était à ses débuts, que j'ai tout deux écartés à l'époque car j'avais déjà traversé le gros de la tempête.
Ces effets de manques se sont peu à peu dissipés. Arrivé au bout d'une lutte de plus de six mois j'ai arrêté les patchs et j'ai pu prendre sur moi cette dépendance seul, malgré les incessants rappels à la petite blonde qui trainait partout dans les rues, à la télé, chez mes amis...
Plus de cinq ans après mon arrêt, peu importe mon état psychologique, le tabac ne se rappelle à moi qu'à travers de rares souvenirs... Le froid me remémore ces clopes fumées en 2 minutes entre chaque cours avec une jolie rousse derrière une haie... Enfiler mes gants me rappelle ces sessions de fumerie intensives sur des télésièges à -12°c. Et là, j'ai encore une petite pointe au cœur en pensant à ma pall mall sans filtre...
Mais le gars qui passe devant moi en fumant dans la rue: il pu. Les fumeuses pues et elles ont mauvaises haleines. Ca démontre en prime un manque immédiat de confiance en soi (abordez une demoiselle dans la rue, si elle en allume une c'est qu'elle ne sait plus ou se mettre...), bref je n'y vois que des inconvénients.
Il faut aussi bien comprendre que le tabac ne calme pas, il ne rend ni heureux ni sur de soi, et cela n'a rien d'agréable. Soyez honnêtes avec vous même et tentez de vous souvenir de votre première cigarette: c'était dégueulasse! Contrairement à d'autres drogues le tabac se contente presque exclusivement de créer une dépendance physique. En résumé, l'accoutumance au tabac crée chez vous une irritabilité permanente et l'apport de nicotine ne sert qu'à diminuer cette sensation de stress créée par le manque de tabac. Le tabac ne calme pas, c'est son absence qui vous énerve.
Et en plus, je suis devenu riche en arrêtant de fumer! Imaginez deux paquets de clopes en euros en plus par jour dans la poches! J'étais le roi du pétrole! A moi les QX9650 et carte vidéo double cœurs!
Je tiens donc via ce message à vous faire partager l'immense détresse qu'a représenté cet arrêt du tabac. Et je n'ai fumé que 10 ans à plein régime, imaginez au bout de vingt?
Alors svp, si vous fumez moins de 10 clopes par jour, ou depuis moins de 5 ans, arrêtez de suite. Sinon, faites vous aider. Ca ne coutera pas plus cher que vos paquets de clopes.
Il existe aujourd'hui de nombreuses façons d'arrêter, et vous trouverez tous chaussure à votre pied, parfois seul, parfois avec de l'aide. Les patchs, les gommes, les cigarettes électroniques (qui marche bien parait-il, et je vous parle d'avis de poly-dépendants de 50 ans), ou le sport, comme ça vous prendrez du poids dans les bras plutôt que dans le ventre!...
Décider d'arrêter, c'est trouver un moyen!
Sachez en prime que des centres d'aide peuvent vous soutenir si vous êtes mal portant. Un séjour en clinique pour de l'asthme, de l'emphysème, une bpco, de l'obésité etc... peut aussi se transformer en plateforme pour un début d'arrêt du tabac. Demandez conseil à votre médecin.
Car dans le milieu hospitalier ou j'ai du bien malgré moi faire de nombreux séjours je peux vous assurer que ce qu'on vous montre sur les paquets de tabac, c'est banal!
PRIME_BBCODE_SPOILER_SHOW PRIME_BBCODE_SPOILER:
J'ai vu des types grands et forts pleurer comme des fillettes car on leur proposait le choix entre fumer et vivre.
Savez vous ce qu'il se passe quand on enlève un poumon cancéreux? On laisse la plaie ouverte! Pendant des semaines vous devez vous rendre à l'hôpital un jour sur deux pour vous faire bourrer la cavité pulmonaire avec du pansement et le tout à vif.
Savez vous ce qu'il se passe quand on enlève un poumon cancéreux? On laisse la plaie ouverte! Pendant des semaines vous devez vous rendre à l'hôpital un jour sur deux pour vous faire bourrer la cavité pulmonaire avec du pansement et le tout à vif.
Mais vous devez vous en doutez. J'ai aussi fumé, je sais ce qu'on se dit, ou plutôt: ce qu'on ne se dit pas.
Par contre il y a beaucoup d'excuses que les gens se trouvent pour ne pas arrêter de fumer comme le fameux "moment propice"!
Désolé, mais lorsqu'on est dépendant, il n'y a pas de période propice! Même lorsqu'on est bien: on subit le stress de la dépendance!
Demandez vous le simplement. Vais je arrêter pendant les examens? Pas propice, trop de stress! Pendant le travail? pas propice, trop de stress! Pendant les vacances? Pas propice, je ne vais pas me m'infliger le stress du manque au bord de la piscine! Quand j'aurai un gosse? Pas propice, je fumerai pas dans sa chambre, je ne suis pas un mauvais père, mais il reste l'aération des toilettes!
La seule période propice, c'est maintenant!

Une déviance que j'ai aussi eu l'occasion de constater c'est l'usage abusif de la cigarette électronique.
Je remarque que certains sont accrocs à leur cigarette électronique ou en font des usages "étranges", "fashion" et "cool"... N'oubliez pas que le but de la cigarette électronique est de diminuer au fur et à mesure les dosages de nicotine, souvent avec l'aide supplémentaire de patch pour les cas que j'ai vu suivis par des tabacologues, afin d'arrêter totalement le tabac et la nicotine sous toutes ses formes. Pas d'y devenir dépend. Il faut rester réaliste et avoir la même idée de base que pour le tabac: les poumons ne sont pas fait pour qu'on y injecte de la vapeur bourrée de nicotine et de produits chimiques. Peut-être devriez vous consulter un tabacologue afin de stopper cette nouvelle addiction.

Voilà un problème qui n'a pas encore été évoqué: l'impression d'être malade, de tousser lorsqu'on arrête de fumer!
Tout le long de vos bronches se trouvent de petits cils. Comme dans toutes les voies respiratoires. Ces cils sont anesthésiés par la fumée: tes poumons sont donc en tant que fumeur incapables de supprimer le mucus qui se forme pour éjecter le goudron que le tabac apporte dans tes poumons.
A l'arrêt du tabac, ces cils et leur fonction nettoyante redémarrent, et ils ont beaucoup de travail! Ejecter des années d'accumulation de goudron, de mucus et autres infamies noirâtres.
Tu te mets donc tout d'un coup à tousser, pour nettoyer tes poumons malsains! C'est super!

Allez, bonne nuit sans tabac les amis! Et désolé pour les fautes, il est tard...

http://www.youtube.com/watch?v=hU2jpUPz_cg[/video]